mercredi 29 juin 2011

"La Mer Noire" de Kéthévane Davrichewy

Le livre de Kéthévane Davrichewy, publié chez Sabine Wespieser, n'est pas, a priori,  un livre qui devrait m'attirer en temps normal, mais j'ai décidé de le lire dans le cadre du prix Cezam.

Devant moi se présente un livre à la couverture sobre, élégante. Je  connais mal cette éditrice mais  je remarque qu'elle publie beaucoup d'auteurs d'origines étrangères.

Passée cette premiére impression, je retourne le livre pour lire la quatrième de couverture. J'apprends que Kéthévane Davrichewy (à force de l'écrire je vais le retenir !) a débuté  par l'écriture de littérature jeunesse puis la publication d'un premier roman "Tout ira bien" chez Arléa. Rien à voir avec" Je vais bien ne t'en fait pas".



Le titre m'entraîne vers une région que je connais pas ou trés peu, La Mer Noire. Je subodore un côté fatal dans ce titre, habitué que je suis aux rivages du golfe du Morbihan et de sa mer bleu azur. Je m'attends donc à un livre m'invitant à découvrir  une région que je ne connais pas .Eh oui ,on peut pas tout connaître!!! j'ai quelques lacunes. 

L'auteur d'origine géorgienne s'est inspiré de son histoire familiale, elle  retrace à travers le regard de Tamouna, l'exil contraint de sa famille à Paris. Tamouna a dû quitter Batoumi et son premier amour à 15 ans. Nous la retrouverons grand mère dans un appartement de Paris. Cette mise en bouche promet une histoire où les souvenirs et le présent s'enlacent,  s'entrecroisent d'une manière sensible et élégante mais également une histoire d'amour, le portrait d'une grand-mère exilée et des siens, une saga familiale,un contexte politique historique riche et mouvementée, l'arrivée des Bolchéviques en Géorgie.

Bon, j'ouvre donc ce livre et je débute ma lecture. D'emblée je glisse dans l'intimité de la chambre d'une vieille dame et de son chat. J'ai un peu le sentiment de l'observer à la dérobée. Elle se réveille peu à peu, puis retombe dans un demi sommeil. J'ai l'impression de me glisser dans sa chambre sans que ma présence ne la dérange. Elle est ailleurs entre Tbilissi et Tamouni, c'est l'été, et je découvre sa soeur, ses cousins, ses voisins, sa grand mére, son grand pére, sa mére, son pére, sa tante , le
concierge... En peu de temps, moi aussi je suis ailleurs entouré de Eka, Bébia, Gougou, Deda, Thea, Pacha, Babou, Daredjane, Chaliko. Il fait beau et avec les cousins on espionne un couple d'amoureux. En très peu de temps, ils me sont devenus familiers. A priori, pourtant je ne suis pas très famille..
. Puis, tout à coup, me voilà de retour à Paris avec une vieille dame attachante. Je la suis dans la salle de bain; elle a l'air fatiguée, je ne voudrais pas qu'elle tombe. Elle attend Tamaz qui doit venir et pour le moment elle ne pense qu'à ça et à s économiser. J'ai hâte de le connaitre.

Voilà, je n'en dis pas plus et vous laisse découvrir : la vie extraordinaire de cette grand mère trés simple encore "jeune fille", le destin tragique d'un pays, la Géorgie, ses espoirs déçus, ses héros, une belle  histoire d'amour, une saga familiale envoutânte. Un livre rempli de vies et de vie.. je ne suis pas sûr que ce soit trés heureux comme jeux de mots mais il résume bien mon impression: un très beau livre à l'écriture sensible, d'une rare élegance. Pari tenu. A Bas Les a priori !!!!

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